Je travaille à côté sur un scénario « Johnny et Marie », (un film de fiction, intitulé aussi Le Monde est à nous), à propos d'un sujet me passionnant depuis fort longtemps. Ca va être un film d’une grande intensité, un cri de la Jeunesse, à la façon de Kids (Larry Clark, USA, 1995) sans le côté sombre et désespéré, avec également un casting de nouveaux visages et une bande son d’enfer. Un film axé sur les cinémas du monde. J’écris avec mes tripes, ma rage de vivre (qui est optimiste et modéré), mon ardente passion. Sur certaines scènes, je suis dans un tel état de transe, que je n’arrive même plus à taper sur l’ordinateur. J’ai déjà tout le film en tête de A à Z, avec les lieux précis, quels plans, quels matériels etc. Ce sera après Jeunesse Rêve Toi génération COVID 19. En outre, je continuerais à faire du documentaire car j’aime trop cela et j’aime les gens. Je n'ai pas fait d'études de cinéma mais à mes yeux le 7ème art est bien plus qu'une passion, un don, une vocation, ou je ne sais quoi, c'est toute ma vie, j'ai ça dans le sang, dans la peau, c'est vital pour moi.
Nous travaillerons en coproduction avec une autre maison de production.
Mes deux héros Johnny et Marie, sont des personnages atypiques, fougueux, pleins de vie, forts et dans l'incertitude, à l'image même de la Jeunesse. Marie a été adoptée au Brésil...
Je mets ci-dessous quelques extraits (les actions) de mon scénario « Johnny et Marie »
Lui, enfoncé dans son dédale et sa fierté de bel étalon. Elle, étourdissante Provençale dont l’existence se craquèle brusquement.
Pour finir, les échappées belles parmi les granits qui dans le chemin roulaient, brillaient, par les jours, entre les branches, laissant apercevoir les larges vallées sombres, s’allongeant à perte de vue.
Johnny et Marie sont assis côte à côte sur les bords de la Durance, en plan large. Ils sont entourés par cette faune aride et foisonnante, cette eau limpide et claire faisant office de madeleine de Proust, pour deux âmes en peine, deux écorchés vifs qui n’ont jamais pu réellement grandir. Arthur Rimbaud disait « Là pas d’espérance, nul orietur, science avec patience, le supplice est sûr. » (L’Eternité, 1872).
Cette enfance et adolescence sacrifiées sur l’autel de la passion, ces rendez-vous manqués, ces sentiments refoulés qui vous marquent à jamais, cette faconde mêlée à un spleen éternel, cette rage de vivre inouïe de deux âmes pudibondes échouées dans un monde en perdition.
Cet amour fou qui ne veut pas dire son nom et balaie tout autour de vous, sans crier gare. Des rebelles de l’histoire qui se sauvent mutuellement d’une certaine façon.
Mais il faut se résoudre à l’évidence.
Ils n’avaient plus 16 ans, fini le temps des amours aigres-doux et des fausses illusions, place à la difficulté de vivre ensemble, d’aimer, la dureté à s’aimer et à perdurer.
Au fond, ce sempiternel chagrin qui fait de vous un être humain.
Elle, immobilisée, le regardant, ses mains interminables et ses ongles au bout parfaitement mis dont elle imagine qu’ils traversent son corps tout entier, ses lèvres gourmandes et pleines qu’elle a envie de cueillir avec plaisir, ses longues jambes qu’elle suppose tremblantes s’il était en elle et ses yeux, ses yeux dont elle a l’impression qu’ils sont la vie même.
Belle, terriblement belle et sensuelle, libre et affranchie. La peau est calme et pure. Les lèvres graphiques, d’une troublante pudeur. Les cheveux lissés, ordonnés mais qu’il rêve libre.
Et la grâce sans apprêt d’un chemisier fluide noué à la va-vite sur un torse lisse, dévoilant un soutien gorge transparent en dentelle et des seins discrets mais attrayants.
Il n’a jamais rencontré une fille comme elle, forte et vulnérable à la fois, sensible mais pas fragile, ouverte en apparence mais incroyablement timide en réalité. Une chouette gonzesse qui le conseille, le booste et l’apaise sans jamais relâcher, une fille bien qui partage ses rêves ni plus ni moins.
Rien, ni même personne ne pouvait altérer l’acuité avec laquelle ils se regardaient, leurs corps en alerte tout à la fois pudiques et follement passionnels qui n’attendent plus que de se retrouver. Leurs folies les a consumé, ils se perdent dans les méandres sinueux d’une superbe histoire de peau. Quasiment étrangers dans la nuit, deux points lumineux se donnent de fougueux baisers.
Pétrie de peur à l’idée que cette merveille puisse être sienne mais aurait envie de crier à la terre entière, que cette merveille là est la sienne et que cette douce chose, aux yeux de champagne et au regard d’ange, à la limite d’un cri de désespoir est lui-même.
Cette Jeunesse qui trébuche avant de reprendre sa course, s'enrichit peu à peu, de tout ce qu'il l'entoure et découvre les belles choses qui sommeillaient en elle.
Que le monde pouvait devenir chaos, qu’on essayerait par tous les moyens d’étouffer nos rires mais on continuerait à vibrer, à jurer, à espérer, à danser, à crier, à s’aimer malgré l’adversité.
Il est le chagrin qui rongera mes entrailles pour toujours.
Le monde peut être fou nous, nous sommes les rebelles de l’histoire.
Il avait juré à Marie qu’ils pouvaient résonner comme les rois et reines de ce passé meilleur.
Merveilleuse époque de la vie, celle, de nos espoirs, de nos folles manifestations, de nos amours déçus et de nos illusions perdues. Quand le monde est à nous.
Julie
Photo que j'ai prise sur le tournage de Jeunesse Rêve Toi (l'ancien film), c'est une image tirée du film.